Étienne MAGEN
Né en 1934 à Reims, il passe son enfance et son adolescence dans le Sud-Ouest d’où sa famille est originaire.
Il arrive à Paris en 1955 et suit durant cinq ans les cours du soir de la Ville de Paris, en dessin et modelage avec Bernard Mougin, ainsi que les cours de sculpture de l’École des Arts Appliqués avec Debus et Volti. La fréquentation assidue des musées de Paris lui fait découvrir la sculpture monumentale de l’Égypte, de Sumer et de l’Inde. C’est de sa fascination pour les œuvres de Henri Laurens et de Henry Moore que naît son attrait pour la sculpture monumentale.
Il fait sa première exposition personnelle en 1959 à la Galerie Ror Volmar.
En 1962, il quitte Paris, il s’installe près de Blois et il continue à participer aux salons parisiens ainsi qu’à des expositions internationales.
En 1975, il est nommé professeur de sculpture à l’école des Beaux-Arts de Blois. La même année, à La Borne d’Henrichemont, il découvre la solidité et l’imperméabilité du tesson de grès, et, las de cuire ses pièces à basse température dans des fours électriques, il décide de construire un premier four à bois afin de réaliser des sculptures de plein air de grandes dimensions.
A partir de ce moment, redécouvrant les traditions millénaires, il cuit ses premières pièces importantes en grès au grand feu.
Sa recherche céramique se poursuit au niveau des pâtes, des variétés de terre, des mélanges d’oxydes et de l’approche de la porcelaine modelée.
Parallèlement, il taille le bois avec des formes inspirées des courbes de la femme et des éléments minéraux et végétaux de la nature.
Il s’intéresse à la dynamique de l’eau, à son cheminement, à ses volumes fluctuants et à son recyclage par le mouvement. Dans cet esprit, il a réalisé plusieurs fontaines dont une monumentale pour la ville de Beaugency.
Depuis qu’il a quitté sa fonction d’enseignant, en 1994, il travaille en Loir-et-Cher, dans un atelier en lisière de forêt où il a construit un deuxième four qui lui permet la réalisation de sculptures et de fontaines de grand format en grès.
Il a fait de nombreuses expositions personnelles en région Centre, ainsi qu’à Saint Émilion, Tournus et Paris, à Bruxelles en Belgique et à Mayence en Allemagne. Il a également participé à des expositions internationales en Italie, en Allemagne, en Norvège, en Grande-Bretagne et aux U.S.A.
Il est sociétaire des « Artistes Orléanais ».
On peut voir son œuvre à son atelier et à la galerie des Douves d’Onzain (Loir-et-Cher).
« La plus belle définition de la sculpture que je connaisse est celle de Gilioli : « la sculpture c’est un fruit sur un arbre que la sève pousse de l’intérieur, et il éclate dans la lumière ». Quand je l’ai découverte, il y a près de trente ans, je me suis rendu compte que cette définition était toute proche de ma façon de travailler. Sculpteur de terre, quelles que soient les argiles que j’emploie, l’évolution reste toujours la même. Au départ, une idée, un bout de dessin, un caillou, très peu de chose, une racine, puis cela pousse, monte, grandit avec cette vision que j’ai en moi de la croissance, de la force contenue du bulbe et du bourgeon, latente, puissante, discrète, inéluctable, et, quand le temps est venu, ça s’épanouit comme l’éclosion d’un œuf dans la lumière. Et cette lumière indissociable, joue avec les ombres selon les heures, le temps, et ça n’en finit pas.
Ma recherche actuelle est toujours orientée vers la cavité, le creux… Faire des pièces dans lesquelles on peut entrer, se nicher, se blottir… Mon travail commence par une recherche en petit format, que j’agrandis par la suite si la pièce semble pouvoir le supporter. Mes architectures de terre sont influencées par le monde végétal et minéral, et par l’incomparable organisation du corps humain, avec sa force, sa douceur, sa sensualité. Depuis quarante ans mes sculptures de grès sont cuites dans un four à bois de 3 m³, à 1280 ou 1300 °C. Un second four de 7 m³, qui fonctionne également au bois, me permet d’augmenter la taille de mes pièces monobloc monumentales. Mon atelier n’a pas d’équipement sophistiqué. Je ne tourne pas, et jusqu’ici je prépare mes pâtes fortement chamottées, à la main. »
Étienne MAGEN